Ados - Faire l'Amour chez les parents

Récolté sur le Web.

«Est-ce que Marine peut rester dormir? m'a demandé l'autre jour Louis, mon fils de 17 ans, devenu un homme sans que je m'en aperçoive. Malaise. Sa petite copine est charmante, ils semblent très amoureux, mais ai-je vraiment envie de les imaginer s'ébattre à deux pas de ma chambre et de la croiser dans ma salle de bains?» Depuis, la maman, 45 ans, se perd dans mille et une tergiversations.
Face au désir de leur enfant de faire l'amour sous leur toit, les parents d'aujourd'hui, plus complices avec leurs adolescents qu'autrefois, sans doute aussi plus libérés sur le plan sexuel que ne l'étaient leurs propres parents, ont du mal à trancher. Dans un sens ou dans l'autre.

Des enjeux psychologiques majeurs
Il faut dire que la plupart des ados considèrent leur chambre comme un studio: ils trouvent naturel et confortable d'y vivre leur vie intime, parallèlement à leur vie familiale. C'est donc sans détour qu'ils posent la question à leurs parents. Mais si leur demande est directe, leurs motivations inconscientes peuvent être plus complexes qu'il n'y paraît. Selon Daniel Coum, psychologue et auteur avec Isabelle Gravillon du livre «Du bon usage des conflits» (Milan, 2009), «l'apprentissage de l'amour est quelque chose d'un peu effrayant pour les jeunes. En posant la question, ils demandent inconsciemment à leurs parents l'autorisation de mener une vie amoureuse et de valider leur choix. Ceux qui imposent leur petit(e) ami(e) le font eux aussi, mais sur le mode de la provocation. Il ne faut pas laisser passer ces amorces de dialogue, car les adolescents ont besoin d'être éclairés, avec délicatesse, dans le respect de leur intimité et de leur choix».

Exprimer le désir de vivre sa vie amoureuse dans la maison familiale peut également traduire une angoisse de séparation. C'est l'intime conviction de la psychologue Béatrice Copper-Royer, auteure de «Premiers Emois, Premières Amours» (Albin Michel, 2007): «La sexualité marque l'entrée dans l'âge adulte, rappelle-t-elle. C'est une étape capitale, irrémédiable, vers la séparation, que les jeunes appréhendent. Faire l'amour dans sa chambre d'enfant, c'est rassurant, c'est être grand tout en étant petit.» Ce qui signifie que répondre favorablement à cette demande de sécurité n'encourage pas leur prise d'autonomie.

«La sexualité ne se donne pas», assure le pédopsychiatre Marcel Rufo, auteur de «Tout ce que vous ne devriez jamais savoir sur la sexualité de vos enfants» (LGF, Le Livre de poche, 2005). «C'est une conquête qui s'arrache et relève de la liberté individuelle. Comment pourrait-elle se conquérir sous le toit parental? C'est aussi une construction personnelle, qui comporte de nombreuses étapes avant le passage à l'acte. Les parents d'aujourd'hui, croyant être modernes, manquent de pudeur et se comportent comme des hommes des cavernes!» Huit ans plus tard, Annick, 26 ans, se souvient avec gêne des préservatifs glissés par la mère de son petit copain de l'époque au milieu des bonbons Haribo, sur sa table de nuit.

Il est possible de dire non
L'embarras peut aussi être du côté des parents. Lorsqu'ils ont, par exemple, le sentiment d'officialiser prématurément un «bébé couple». Ou lorsqu'un simple «Dors bien» de la part des amoureux leur rappelle qu'ils ne vont pas dormir, justement. Mais inutile de se mentir: la proximité place, de fait, les pères et les mères dans une position de voyeurs, plus ou moins consentants. «J'ai toujours interdit à mes enfants de dormir en couple à la maison, affirme Frédérique, 51 ans. L'amour est quelque chose d'intime, de secret, qui ne s'expose pas, encore moins en famille. Quand j'avais leur âge, je me débrouillais pour le faire en cachette de mes parents, lorsqu'ils sortaient le soir ou partaient le week-end.»

Ce principe est unanimement partagé par les psys: entre la sexualité des ados et celle de leurs parents, la frontière doit rester étanche. Chacun doit ignorer ce qui se passe dans la chambre d'à côté. «Nous n'avons pas à nous préoccuper de la vie sexuelle de nos enfants au-delà des recommandations d'usage - contraception, sida, maladies sexuellement transmissibles... - et du rappel de l'importance du sentiment amoureux, insiste Daniel Coum. La règle générale, d'un point de vue anthropologique et non moral, est qu'elle se déploie à l'extérieur de la famille.»
Si de nombreuses personnes sont conscientes qu'abriter les amours de leurs ados n'est pas aussi simple qu'il y paraît, la plupart d'entre elles ont du mal à poser un non clair et net. Par peur du conflit, de peiner leur enfant, de ne plus être aimées de lui, d'avoir l'air vieux jeu...

Comment faire passer au mieux un refus? «Le plus simplement du monde, conseille le pédopsychiatre Daniel Marcelli, auteur de «C'est donc ça l'adolescence» (Bayard, 2009). En leur expliquant que vous êtes chez vous et que cette situation vous met mal à l'aise: ce n'est pas leur sexualité qui est condamnée, mais le fait qu'elle s'exprime près de vous. Ce qui est important, c'est de faire les choses comme nous les sentons. Pourquoi se forcer si cela nous ennuie, pourquoi refuser si cela ne nous dérange pas?»

Un oui sous condition
Certains acceptent sans réticence ces amours juvéniles. «La sexualité est un plaisir naturel, sain, pourquoi en priver ma fille? s'étonne Véronique, 52 ans. Peu importe qu'elle s'exprime ici ou ailleurs. Et j'aime autant qu'elle fasse l'amour dans de bonnes conditions.» «De bonnes conditions», il en faut également sous le toit parental, si l'on estime normal de recevoir les petits amis de son enfant, estime la psychologue Maryse Vaillant, auteur de «L'adolescence au quotidien» (Pocket, Evolution, 2003). «Si la maison est grande, que les murs sont épais et que l'intimité de chacun est préservée, pourquoi l'interdire? Il suffit de poser quelques limites pour ne pas se laisser envahir: une fois de temps à autre, pas tous les jours!» C'est ce que Marion, 43 ans, et Thomas, 51 ans, ont fini par accepter l'été, dans la grande maison qu'ils louent en Provence. «Nous sommes trois couples avec enfants. Notre fils et sa copine sont noyés dans la masse... Mais à Paris, pas question, ils se débrouillent!».
______________________

Mes commentaires:
Ma femme et moi n’avons jamais voulu que notre fille ramène son copain a la maison pour qu’ils passent la nuit ensemble quand on y était. Cette attitude etait aussi pour protéger les jeunes d’eux même. Accepter qu’ils couchent a la maison c’est avaliser une certaine idée du couple qu’ils ne sont pas encore. Nous avons connu ça dans la famille et aussi chez de proches amis. Chez notre voisine et amie (jeune veuve) les jeunes étaient depuis 2 ans ensemble.
Comme tous les couples il y avait des hauts et des bas. Elle était étudiante (19) et lui (20) travaillait chez son père artisan. Sylvie est venue nous voir un soir a la maison. Elle était en pleurs après s’être encore disputée avec Nicolas. Elle nous a avoué que ça faisait plus d’un an qu’elle en avait marre, qu’elle ne l’aimait plus mais qu’elle ne savait pas comment l’annoncer a sa mère et à la famille. Ils étaient déjà comme mari et femme et elle voyait leur séparation avec les inconvénients d’un divorce.
C’est dommage d’en arriver là a cet age. Puisqu’elle était en demande, nous avons pu en discuter tous les trois ensemble. Ensuite Sylvie se sentait plus forte pour se séparer de Nicolas. Une semaine après ils n’étaient plus ensemble, pas sans heurts, et elle a pu donner libre cours a son autre et vrai amour du moment (hé oui) et se marier avec lui quand elle en a ressenti le besoin quelques années après.

Avec nous notre fille savait a quoi s’en tenir. Nous étions un peu ferme sur certains points, donc celui-là, mais ça ne lui a jamais pesé. Le dialogue était toujours de mise à la maison. Comme presque toutes elle a eu des copains à l’age des premiers amours et si des fois elle invitait celui du moment c’est, comme dit plus haut, que nous n’étions pas là.

Anecdote : Apres le bac Alexandra allait avoir deux années assez dure a fournir aussi nous lui avons dit de bien s’éclater cet été là puisque a la rentrée les sorties seraient pour ainsi dire fini…Ben elle est partie 10 jours a Ibiza avec sa copine Stéphanie.
Article rédigé par  : Flavianka


24/01/2011
9 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour